A trois jours du premier tour des présidentielles, j'ai du mal à m'intéresser à grand-chose d'autre... J'ai découvert que des tas de gens dans mon entourage ne savent pas encore pour qui ils vont voter et je me dis que ce serait vraiment dommage de laisser passer une occasion d'en parler avec eux. J'ai donc envie, dans les prochains jours, de passer quelques coups de fil, à droite (mais surtout) à gauche, pour voir si je peux en inciter certains à voter Royal - oui, parce que c'est la moins pire.
Et puis cette période pré-électorale et printanière, ça me rappelle le mois d'avril 2002 que j'avais passé à Paris, faisant mes premiers pas de journaliste dans une atmosphère surréaliste, le matin du 1er mai dans la manif des lepénistes, l'après-midi dans la foule compacte (un million de personnes) des anti-Le Pen, à en prendre plein les mirettes, plein les oreilles, captant un maximum de sons dans mon mini-disc, à la fois surexcitée et totalement désabusée...
5 ans après, je ne comprends pas ceux qui manifestaient alors et s'apprêtent aujourd'hui à voter Buffet, Besancenot, ou Bové... Moi, c'est Dominique Voynet qui me botte, mais quel serait l'intérêt de voter pour elle ? Ce serait pour dire quoi, à qui ? Que je ne suis pas complètement d'accord avec le projet du PS, qu'il n'est pas assez à gauche, que Royal est trop floue pour qu'on soit sûr de sa compétence ?
Mais on n'en est plus là, hein ?! Moi aussi, j'aime bien les manifs à un million de têtes dans la rue, à sécher les larmes d'un(e) inconnu(e), à hurler des slogans plus ou moins convenus, on se sent fort, on se sent appartenir (enfin) à une masse de gens qui nous ressemblent, la haine de l'extrême-droite fonctionnant comme plus petit dénominateur commun - c'est déjà ça...
Mais on peut se les garder pour les coupes du monde, ces petits plaisirs collectifs, non ?
En attendant, votons pour la belle et pas si bête Ségolène, soyons pragmatiques, n'ayons peur de rien.