Concert excellent hier soir, au 4sans de Bordeaux, sorte de bar-boîte très accueillant à la programmation hyper-variée... Bon, j'ai un peu raté la toute première partie mais c'était peut-être pas plus mal, le duo avait l'air assez soporifique. Les choses sérieuses ont commencé avec une "seconde première partie" assurée par un beatboxer de la mort, Tez, qui a chauffé la salle en moins de deux, genre comme ça :
A ce propos, on dit souvent que le public bordelais est froid, ce qui est totalement faux : il attend de voir, c'est tout, et s'enflamme seulement si ça vaut le coup (et je dis ça sans parti-pris, je m'en fous, je ne suis bordelaise que d'adoption...) On dit aussi que c'est une ville très rock, ce qui est vrai, mais j'ai pu constater une fois de plus qu'elle ne boude pas son plaisir quand on lui propose du bon vieux rap old school de derrière les fagots...
Au sujet du public encore, c'était rigolo, hier, de voir deux grosses tendances se dégager de la foule : d'un côté le look néo-punk-à-chien(s), veste militaire/chaussettes à rayures/dreadlocks colorées, de l'autre le style Bettyboopien, maquillage soigné/frange qui brille/souliers vernis.
J'ai tout compris quand les deux sisters de Cocorosie sont montées sur scène, l'une très crypto-lesbienne, cheveux courts/mèche sur la nuque avec fringues difformes et casquette de base-ball, l'autre super-girly, tirée à quatre épingles, cheveux lisses et bustier moulant. Et puis le show a commmencé, avec une belle surprise : Tez, le beatboxer de génie, est resté sur scène pour accompagner Cocorosie tout au long du set, ajoutant de la profondeur et des ultra-basses vibrantes au bricolage musical des deux nanas. Et puis j'ai eu une révélation avec la voix de Bianca (ou est-ce Sierra, j'arrive pas à savoir qui est qui ? Bref, celle à moustaches), grinçante et enfantine mais tout bonnement fascinante, une voix totalement originale qui prend toute son ampleur sur scène. C'est elle aussi qui pousse les boutons de toutes ces petites machines aux sons bizarroïdes et autres boîtes-à-meuh qui agrémentent les morceaux. Pendant ce temps, sa soeur (la pulpeuse) fait des vocalises ou double le chant comme un écho lointain, quand elle ne joue pas du piano, de la guitare ou de la harpe...
Bref, c'était super bien, un peu court mais tant mieux, c'est si bon de rester un chouïa sur sa faim (je suis un peu maso, oui). Seul bémol, j'étais loin de la scène car la salle était bondée (et je suis un tantinet claustro, oui, ça aussi), alors que ce type de concert intimiste donne envie de suivre le chant des deux belles directement sur leurs lèvres.
Voici mon morceau préféré (la vidéo n'a rien à voir avec le concert d'hier soir où la scène était plongée dans une semi-obscurité avec des projections vidéos derrière, et la voix de Sierra [ou est-ce Bianca ?] était plus fragile et plus belle encore. Aaah, cette voix...)